Granthi : Les nœuds sacrés du chemin intérieur
- Alex
- 21 mars
- 2 min de lecture
Dans les textes anciens du yoga, on parle parfois de nœuds énergétiques profonds qui bloquent la montée de l’énergie vitale : les granthi. Ces nœuds ne sont pas physiques. Ce sont des points de tension dans notre conscience, des verrouillages subtils qui se forment au fil de notre vie, de nos croyances, de nos peurs, de nos attachements.
Défaire les granthi, ce n’est pas seulement libérer l’énergie. C’est se libérer soi-même.

QUE SONT LES GRANTHIS :
En sanskrit, le mot granthi signifie littéralement « nœud ». La tradition en identifie trois principaux, chacun associé à une région du corps, un niveau de conscience,mais également à des défis spécifiques à traverser.
1. Brahma Granthi – Le nœud de la création
Localisé dans la région du bassin et du bas-ventre, ce nœud est lié à l’attachement au corps physique, aux désirs, à la sécurité matérielle et à la survie. Il peut se manifester par une peur profonde de manquer, une difficulté à lâcher prise sur le confort ou les possessions.
2. Vishnu Granthi – Le nœud du cœur
Ce nœud se situe au niveau du cœur (chakra Anahata) et concerne les émotions, les attachements affectifs, l’image de soi et le besoin d’être aimé. Il peut se manifester par une peur du rejet, une quête constante d’approbation ou une incapacité à s’aimer soi-même.
3. Rudra Granthi – Le nœud de l’ego spirituel
Le plus subtil, et souvent le plus difficile à percevoir, ce nœud se situe dans la tête (entre les sourcils ou au sommet du crâne, selon les traditions). Il est lié à l’ego spirituel, à la volonté de contrôler, à l’illusion de séparation et au besoin d’identification.
POURQUOI PARLE-T-ON DE GRANTHI DANS LE YOGA ?
Les granthi apparaissent dans les textes tantriques et dans certaines traditions du kundalinī yoga. Ils sont vus comme des barrages symboliques sur le chemin de l’éveil, des épreuves intérieures à traverser.
Lorsqu’un pratiquant travaille avec l’énergie, par le Prāṇāyāma, la méditation, les mantras ou certaines formes d'états profonds (dhyāna), il peut sentir que quelque chose « coince ». Le souffle se bloque, l’esprit se rebelle, une peur monte. Il touche peut-être à un granthi.
Mais attention : on ne force pas un granthi. On l’écoute, on l’honore, on l’apprivoise. Le yoga ne cherche pas à « casser » ces nœuds, mais à les dénouer avec patience, clarté et amour.
UNE VOIE DE TRANSFORMATION
Travailler sur les granthi, ce n’est pas s’ajouter une nouvelle mission spirituelle. C’est reconnaître que le chemin du yoga n’est pas linéaire. Il est fait d’élans et de résistances, de lumière et d’ombres. Chacun de ces nœuds est aussi une porte. Une porte vers plus d’authenticité, plus de liberté, plus de conscience.
Le savais-tu ?
Dans certaines écoles, on considère que la kundalinī ne peut s’élever jusqu’au sommet tant que les trois granthi ne sont pas traversés. C’est pourquoi l’éveil est souvent décrit comme une suite de libérations intérieures, plutôt qu’un instant unique de révélation.
Comments